Deux médicaments anti-obésité ont été approuvés par les autorités sanitaires. Des traitements onéreux mais jugés très prometteurs par les médecins.

« Révolution thérapeutique, résultats spectaculaires, remède miracle ». De grands mots, et de grands espoirs, accompagnent la mise sur le marché de nouveaux médicaments contre l’obésité. Le Wegovy est commercialisé depuis novembre à la Réunion, le Mounjaro (tirzépatide) l’a été dans la foulée, à un tarif libre qui varie entre 300 et 400 euros, sans remboursement pour le moment. Seuls les médecins spécialistes en endocrinologie-diabétologie-nutrition peuvent les prescrire chez les personnes qui présentent un indice de masse corporelle supérieur à 27 kg/m² avec comorbidités ou supérieur à 30 kg/m². Les renouvellements d’ordonnance peuvent être délivrés par tout médecin. 

« Il s’agit de médicaments de la classe des analogues du GLP1* qui agissent au niveau digestif et cérébral en limitant l’absorption des aliments, le stock des graisses et le nombre de compulsions alimentaires », explique le Docteur Julie Gonneau-Lejeune, médecin nutrionniste. 

Les premiers retours d’expérience semblent plutôt efficaces chez les patients qui ont bénéficié d’un accès précoce. « Certains patients peuvent perdre de 10 à 25% de leur poids initial à dose maximale », décrit Yéganeh Brochot, endocrinologue. En l’occurrence, le traitement consiste en une injection hebdomadaire en sous-cutané à l’aide d’un stylo pré-rempli pour un mois.  

Le Wegovy et le Mounjaro sont des traitements « de seconde intention qui doivent être associés à une évolution des règles hygiéno-diététiques (bonne alimentation, activité physique régulière) en fonction des recommandations (IMC ou comorbidités associées)», souligne le Docteur Brochot. 

Vers un remboursement ? 

Les effets indésirables concernent « potentiellement des troubles digestifs type nausées, vomissements, diarrhée, constipations, indique Julie Gonneau-Lejeune, en précisant que ces médicaments nécessitent une surveillance médicale et des posologies croissantes. 

Quid du coût élevé ? Est-ce un frein ? « Pas forcément, constate Yéganeh Brochot, selon l’avis des premiers patients qui l’ont testé. C’est plutôt le fait de prendre le médicament au long cours qui bloque certains ». 

L’équipe médicale de la Clinique Oméga souhaite mettre en place une étude sur l’obésité complexe en associant les mesures hygiéno-diététiques, le changement des habitudes de vie, la remise à niveau de la condition physique et l’instauration de ces nouveaux traitements. « Cela pourrait constituer une avancée pour obtenir le remboursement des médicaments chez un public cible », note le Docteur Yéganeh Brochot.